jeudi 17 novembre 2016

The american dream. Gustavo Mazzatella

Mercredi 9 novembre 2016, les Français se sont réveillés avec la gueule de bois. Les électeurs Américains avaient finalement choisi Donald Trump comme président. Commenter cette élection n’a plus grand intérêt, ça a tellement été fait... Mais il fallait revenir sur deux points importants.

« Ça fait un peu le même effet qu’un attentat. L’envie de dire à ceux qu’on aime qu’on les aime. L’effroi. La peur. La tristesse. »

Tout d’abord, la réaction qu’a suscité l’élection de Trump chez mes chers compatriotes. Mais pourquoi les Français et autres Occidentaux ont-ils été autant « touchés » par cet événement ? Au fond, Donald Trump ou une autre, ça ne change pas grand chose. Il faut dire que les médias Français se sont fait d’un écho assourdissant sur cette élection, tout en appuyant grassement sur l’horreur que représente Trump, contrairement à Miss Clinton, le fameux moindre mal selon eux. Qu’est-ce qu’ils ont été lourds, encore une fois... En réalité, le seul point sur lequel nous sommes concernés, c’est la politique internationale que va mener le 45ème président des États-Unis. Selon les dires des deux ex-candidats, le winner mal
coiffé et bourré d’oseille semble largement moins interventionniste et pro-guerre que l’hystérique tout aussi mal peignée et riche. Toutefois, nul doute qu’il défendra toujours bec et ongles les intérêts de son pays pourri. Et pourtant, en France, c’était Hillary ou rien. Peut être que les Français, ça les fait kiffer, les bombardements dans les pays Arabes. Être l’allié des States dans la lutte contre le terrorisme, c’est sans doute une cause trop importante aux yeux des professionnels de l’indignation à géométrie variable... Peu importe l’inefficacité totale, les dommages collatéraux, les vies de civils détruites : pourvu qu’on soit aux côtés de (en vérité derrière) la première puissance mondiale !

Il paraît évident que si les Français se sont retrouvés si dépités ce matin-là, c’est surtout car ils ont un besoin de fantasme sur les USA. Le pays de la liberté en statue, de la démocratie en armes à feu, de l’humanisme sauce burger. Bien évidemment, dans leurs petits cerveaux sans air, Obama, c’était largement plus cool et funky (pour employer deux mots d’importation) que Trump ! Obama, c’était la classe ; Trump, c’est la chiasse ! Il va être largement plus délicat pour tous nos progressistes pâles d’être fiers de l’Amérique de maintenant ! Pour tous les bons Français, Trump, c’est l’inverse des valeurs de l’Amérique. Mouais. D’une certaine vision de certains Américains peut être, parce que des comme Donald, y’en a plein partout là-bas !... Il n’a pas été élu par des drones. Le petit Français, il a besoin de rêvasser : Hollywood, the American dream, tout ça. Le milliardaire « anti-système » a transformé le rêve en cauchemar ! « Anti-système », c’est un bien petit mot. Il a sodomisé le système médiatique occidental, ça, c’est vrai. Hilarant d’ailleurs de voir ces « élites » s’insurger contre les erreurs des instituts de sondage qui n’engagent que ceux qui sont assez cons pour les croire ou les interpréter à leur sauce. Mais pour le reste... Tout les révoltés sans neurones qui se réjouissent de son élection sont aussi stupides que ceux qui la vomissent ! Certes, dans sa campagne, il a montré du doigt à juste titre les interventions inutiles et inefficaces de ses prédécesseurs (dont Obama) au Moyen Orient, mais il a aussi revendiqué un soutien plus important à Israël : la cause Palestinienne est passée de mode apparemment... Mais laissons-les s’enfermer dans leur posture remplie de contradictions et d’incohérences, et revenons sur l’admiration du fromage pour le cheese. Tout semblait pourtant facile et écrit : passer d’un premier président black à une première femme au pouvoir, symboliquement, ça ne pouvait pas être plus fort pour subjuguer l’adoration et idolâtrie des écervelés de notre pays pour les USA ! Eux pour qui le pays de Mickey est toujours en avance... Mais non, le peuple Américain a tout gâché... Les bouffeurs de gras ont tout saboté... Rien que pour ça, merci les ‘ricains !


Autre détail important de cette élection dont on a peu parlé : un taux abstention plutôt élevé, uniquement 54,2% de votants. Ce taux n’avait pas été aussi haut depuis les années 2000. Je suis toujours rassuré quand je vois les chiffres de l’abstention. C’est quand même hallucinant : seulement 25% de voix pour chacun des candidats, et presque 46% d’abstention ! Et personne ne remet en cause cette élection, qui devrait être annulée ! Peut être faudrait-il songer à pousser plus loin ce système, c’est-à-dire jusqu’au bout, et que le vote soit obligatoire avec le vote blanc équivalent à n’importe quel vote. On serait bien obligé d’admettre l’évidence : le choix politique actuel ne satisfait jamais la majorité. C’était pareil quand il y avait Obama, à peine moins, mais les abstentionnistes remportaient l’élection haut-la-main. Je ne vous cache pas qu’il y a un peu de déception, parce qu’avec le niveau des deux candidats, il y avait de quoi faire péter un sacré record ! Ils avaient le choix entre la pestasse et le groléra, et des millions d’Américains ont fait la démarche de désigner l’un des deux... alors que l’abstention leur tendait les bras ! Ou pour les moins courageux, ils pouvaient toujours faire comme leur ancien président, George W. Bush, voter blanc ! Encore un pays de démocrates toujours croyants, finalement. Je compte sur nous, abstentionnistes Français, pour faire mieux en 2017 !

Gustavo Mazzatella

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