dimanche 21 décembre 2014

Exotisme low cost. Ombak Tujuh.

Quand on prépare son voyage, on sait exactement quoi acheter avant le départ, son billet, se renseigner sur les visas éventuels, les vaccins, etc… mais il est une chose qui est le point de départ ultime, le saint graal, quelque chose qui est juste impossible à oublier avec son passeport : le guide de voyage !!!

Vous devez en connaître quelques uns, je rencontre le plus fameux depuis que je voyage en Asie depuis 1 mois et demi, le lonely planet… Assis dans une
teahouse au Myanmar, soyez certain que sur 6 touristes sur 5 possèdent ce guide. Alors bien entendu, c’est un incontournable (quoi que…) mais je commence à en faire l’amère expérience, nous nous retrouvons tous parqués dans les mêmes guest-houses, participons aux mêmes activités, bon, quand on a juste 2 semaines de vacances, il est clair qu’on ne souhaite pas perdre de temps afin de visiter au maximum un pays et d’en apprécier les points culturels, archéologiques etc… les plus fameux. Mais restreindre une ville à une dizaine d’hôtels, alors qu’on peut en trouver facilement une centaine si on cherche bien.

J’ai été surpris de voir autant de restaurants à Bangkok proposant une nourriture « européenne » : pizzas, pâtes, certaines enseignes placent même des pots de Nutella sur leur devanture pour attirer le client. Les Australiens en raffolent, juste avant de se pinter la gueule avec de la bière pas chère. Et l’inconnu dans tout ça ? On fait plus de 8000 km pour se retrouver dans un pays totalement différent du notre pour quoi ? Manger des lasagnes à Bangkok servies par des Thaïlandais ? Boire au starbucks ? Mais on ne le fait pas assez chez nous ? Comment vouloir connaître le dépaysement en ne s’immergeant pas totalement dans la culture du pays en passant par la nourriture ? Manger dans la rue, voilà quelque chose d’intrépide, s’adonner aux joies de commander un pad thaï à une vieille dame qui doit faire ça depuis plus de 10 ans et qui ne sait toujours pas prononcer « 40 bahts » lorsque vous demandez l’addition.

Alors je comprends que si vous voyagez depuis plus d’un mois, vous n’êtes pas habitués à cette nourriture et le piment aura eu l’avantage de vous faire perdre quelques kilos si vous avez l’opportunité (lol) de passer quelques heures aux toilettes. Car après avoir eu la bouche en feu, maintenant, c’est votre cul qui est ravagé par les flammes. Ce satané petit bout rouge brûle à toutes les étapes de son passage dans votre corps me direz-vous et se retrouver sur des chiotes « à la turque » à ce moment là, avec juste le jet d’eau pour s’essuyer (le papier bouche les canalisations) n’a pas de prix…

Faites une expérience si vous êtes dans un hôtel ou une guest-house, restez à la réception, sirotez une limonade ou buvez un thé, lisez le dernier Schovanec et restez attentifs au va-et-vient des étrangers, comptabilisez le nombre de demande de chambres disponibles, puis vous serez surpris que juste après la demande d’eau chaude (oui certains malades veulent de l’eau chaude dans les pays déjà assez « transpirants ») vienne celle du « vous avez le code du wifi ? » J’ai pu voir dernièrement à Vientiane un groupe d’Anglais rester toute une journée en dortoir à naviguer sur facebook, jouer à des jeux de guerre en ligne et regarder la coupe de l’UEFA… quelle tristesse, quand dehors une capitale qui mêle l’odeur de croissants et de frangipaniers vous attendent pour se promener le long du Mékong… Mais que voulez-vous, nous vivons à l’époque de facebook et comme je le disais dans un précédent article, poster un selfie de soi devant un stupa aux 867 « amis », et la poster le soir même suffira à vous montrer intrépide dans un pays étranger. Ceux-ci ont voulu l’être sur la piste de danse, jusqu’à ce que je les croise à 6 heures bourrés dans un caniveau… pas mal les vacances.

Ombak Tujuh

www.olivier-blaschek.com

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