vendredi 14 novembre 2014

On ne parle pas de voyages sans photos. Ombak Tujuh

On ne parle pas de voyages sans photos, forcément…
Depuis plusieurs années, les appareils, à l’ère du numérique, n’ont cessé d’évoluer, et avec l’avènement du Reflex, sont devenus accessibles à un public plus large voulant faire de « belles photos ». Jusque-là, ça se comprend, même s’il faut savoir qu’on ne fait pas de belles photos en appuyant juste sur un bouton, mais cela reste un autre débat…


Donc en voyage, on veut de la tof quoi, mais attention, pas dans la démesure ! Les soirées diapos de Michel et Bernadette sur le Nil, c’est fini, on remplace ça par les 158 photos de Julie et Marc à Maurice, dans toutes les positions possibles, un cocktail à 5€ à la main et 2 paires de pieds et un cocotier, « à quoi ça sert d’être original, on veut juste vous montrer nos vacances » et si en plus, ils sortent pas de l’hôtel, bah on a tout gagné… A savoir qu’on en regardera une dizaine, qu’après ça va nous faire chier et après juste 2/3 likes, histoire de dire qu’on est passé par là, on se barre perdre son temps sur un autre profil.

Mais l’essence même de la photo, c’est le portrait, la scène de vie quoi, allez demander à Monsieur Marc Riboud comment faire si vous avez un doute. Le paysan Laotien, outil à la main en plein travail, rajoutez du noir et blanc et voilà un super mélange, c’est ça qu’on veut bordel !!

Mais le pire du pire, ce sont les photos volées, sans même un contact avec le sujet. Les personnes avec un téléobjectif, permettant de bien se cacher à 120 mètres pour photographier tout et n’importe quoi, ou alors, l’appareil collé sur le nez de la vendeuse Birmane de « leq-p’eq » (plat à base de thé, sésame, pois, crevette…) qui voudrait quand même avoir un sourire ou un merci… (regardez derrière, à 100 mètres, il est là l’autre avec son téléobjo) ça semble assez odieux comme ça.

Mais il y a pire encore, ce sont les opportunistes ! J’ai l’habitude de photographier les locaux pour du portrait, avec une approche toujours similaire, après une petite discussion avec les gens, leur avoir acheté 1 ou 2 fruits, je leur demande si cela ne les dérange pas que je prenne 1 photo d’eux, pas 2 ni 3, juste 1, et si possible avec un objectif fixe (donc très court) parce qu’en avoir un gros (d’objectif, on ne s’emballe pas) reste agressif ! Le cliché terminé, j’ai déjà eu l’expérience de sentir une présence derrière moi, et 4/5 rafales de déclenchées, pas la peine de se retourner pour voir que la tentation d’obtenir un cliché facile ne s’est pas faite attendre !! Pas le temps de décrocher une petite réflexion que la personne est déjà partie… désolant.

Alors pour que se soit plus simple, on paie et le problème c’est que les gens ne sont pas dupes, cela va se reproduire, encore et encore… business is business ! et le terme « money » est compris tout autour du globe comme un simple « yes »… Allez dans les plantations de thé à Kandy, même pas la peine d’amorcer une discussion, elle vous coupera (oui, au Sri Lanka, ce sont les femmes qui ramassent les feuilles de thé) aussi sec pour vous lâcher ce mot ! pas étonnant pour des cueilleuses vivant dans des conditions précaires et payées au lance pierre, heureusement que le géant krafts food revend tout ça à prix d’or…

Ombak Tujuh

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