dimanche 13 avril 2014

Article payant. Gustavo Mazzatella.

@Justine Ollier
Parlons d’argent, de thune, de flouze, de monnaie, de pèse, de maille, de caillasses, de biftons, d’oseille, de pépètes... Puisqu’il n’y a que ça qui vous fait jouir ! L’argent n’a pas d’odeur mais moi, je vais vous en faire sentir la pourriture. Disons plutôt la pourriture humaine à son égard.

Je parle rarement d’argent alors que c’est le sujet préféré de mes contemporains : les riches évoquent continuellement le fric dont ils ne savent pas quoi foutre à l’instar des pauvres qui en sont jaloux et conversent autour de ce qu’ils n’auront jamais. Je ne peux pas être du côté des pauvres... J’observe bien tous ces gens vivre au-dessus de leurs moyens, puis s’en plaindre. Leur complainte serait presque touchante, si elle n’était pas le fruit d’un pathétique souhait de
ressembler à tout ce qu’il y a de plus vulgaire. Les gens les plus friqués sont ceux qui ont le plus mauvais goût, c’est une corrélation incontestable. Un riche a un rapport malsain avec l’argent. Un pauvre devient vite aigri. La classe moyenne cumule les deux. Ce que je reproche le plus à l’Homme ? Sa faiblesse face à l’argent, il y est totalement inféodé, ne vit que par lui, pour lui. J’ai pas envie de passer ma vie à regarder combien gagne le voisin... ça compare, ça râle, mais c’est de la gnognotte ! Une piteuse question d’égo.

Je ne suis pas généreux. Je ne suis pas égoïste. J’en ai rien à foutre de « donner » aux autres. Faire plaisir, c’est quelque chose d’extraordinaire, ça doit être renversant, rare... Dans ces temps où un cadeau sur trois fini sur leboncoin, je veux que chaque offrande de ma part ne passe pas inaperçue ! Financièrement, je suis faible, frêle même, je déteste calculer à vrai dire. Mais je n’ai jamais eu de « problèmes d’argent » comme disent les faux modernes. Je ne me suis jamais posé la question seulement. Par contre, j’en entends souvent parler, et surtout par ceux qui ne me semblent pas vraiment dans le besoin. La pauvreté, la misère, je la vois dans la rue, mais je n’y ai jamais été confronté. Peut être est-ce pour cela que je ne m’autorise même pas à me poser la question d’un possible manque de liquidité. Je suis bien trop naïf pour idolâtrer l’argent, la preuve : je crois encore à la sincérité des gens... On trahis tellement facilement pour de la monnaie. L’amitié, les sentiments, le respect, la fidélité, tout ça ne pèse pas bien lourd face à quelques biftons.

Tout le monde aimerait naître avec une cuillère d’argent dans la bouche, des couilles en or aussi. On est persuadé que l’argent rend libre alors qu’il asservit l’Homme. On devient son esclave, à son service, on ne vit plus que pour faire fructifier ou garder sa monnaie gerbante. Moi, le fric ne me fait pas bander. La liberté ne s’achète pas, un très pauvre est aussi peu libre qu’un très riche. Remballer vos idées reçues ! « L’argent ne fait pas le bonheur » est un lieu commun aussi stupide que celui qui répond qu’il y contribue fortement ! Des paroles bourgeoises tout ça, sans intérêt, Léon Bloy l’a déjà écrit. L’argent fait le bonheur pour celui qui prend du plaisir à consommer et non pas à vivre, nuance. Sans argent, on peut rien faire. Mais tout est vivant dans ce « rien faire » justement. D’ailleurs, toute chose qui s’achète est morte : une entrecôte, une robe, une maison, une bagnole, les parts d’une entreprise... Tout ça pue la mort !

L’argent facile ne vaut pas moins que celui gagné à la sueur de son front, ou celui dont bénéficie les « profiteurs ». C’est la même chiasse, et celui qui court après n’importe lequel des trois n’est qu’une mouche à merde ! Une pute = un trader = un ouvrier = un patron = un chômeur. Être salarié, c’est être à la merci d’un patron ou d’actionnaires véreux. Être chef d’entreprise, c’est être aux ordres de salariés syndiqués. Être artiste, c’est être dépendant d’un public d’aveugles sourds. L’esclavage, c’était mieux avant ! La Terre est peuplée de petits arrivistes soumis à la charité. Je vomis. La plupart des gens ont comme but ultime de devenir Bill Gates : un connard milliardaire qui donne son pognon à des associations caritatives dont il est l’actionnaire. Disons plutôt le bénéficiaire.

@Justine Ollier

Je m’en voudrais de ne pas évoquer tous ces hommes qui ont du mal à accepter que leur femme gagne plus qu’eux... Une paire de couilles sans bourse, ils ont du mal à l’accepter. Des complexés du gland, voilà tout. Parlons un peu des radins maintenant, des rapaces, des pinces, des rapiats. Sans doute la pire des espèces. Et aujourd’hui, dans cette période de crise, ils sont de plus en plus nombreux, je les vois partout ces raclures, enfin économes, ou même écologistes, ça fait mieux. « Tu comprends, les temps sont difficiles, faut se serrer la ceinture... » Ouais je vois ça, on a pas une thune pour remettre une tournée au bar, enfin même pour y venir, mais chez soi, on a une télé avec un écran de 3 kilomètres, 4 ordinateurs reliés à 6 tablettes, une superbe voiture toute option... La grande mode, c’est la récup’ comme disent tous ces morts vivants. Tu paies pas cher un truc qui vaut au moins le double. Sacré performance ! La société du jetable face à la société de la récup’ : les deux sont gerbantes car c’est toujours l’argent qui est roi au final. Disons plutôt que tout s’organise autour de lui alors que ça devrait être l’inverse.

Ceci n’est pas une critique dont je m’exclue mais un simple constat, comme souvent. Vivre pour gagner sa vie, ou gagner sa vie pour vivre ? Tout ça revient à « perdre sa vie à la gagner... » Il n’y a pas de solution miracle, et avoir un rapport sain avec l’argent est un combat quotidien, sans doute l’un des plus difficiles. Refusez de monter sur le ring, c’est se soumettre à lui. Et on ne me traitera pas de soumis à ce putain d’argent !

Gustavo Mazzatella.

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