lundi 13 janvier 2014

Le bon, la brute et le Fumier. Albert Fumier.

Il est paumé le bon, il sait plus. Il en veut à tout le monde et parfois même à ses anciens amis, le pauvre. Tout se perd, les valeurs sont floues, il ne sait plus qui croire et en vient même à penser que l’ennemi avait raison. Il est au bord du toit, au 14ème étage. Plutôt au 2 ou 3ème d’ailleurs, ceux habitant plus haut, dans les ZUS, étaient informés de la dérive bien avant lui et ont su s’y habituer, garder leur morgue dans leur bouche faute de soutient voisin et par soucis de survie,
« d’intégration ».


Le bon, il avait le menton haut, la bouche grande ouverte, il se sentait indispensable car défenseur des libertés, opposant au pouvoir. Petit à petit il s’est réjoui de petites victoires, de batailles locales. S’est recentré sur un ennemi commun, la brute, le raciste, le « facho ». En bon manichéen, si t’étais pas de son avis, t’étais avec les méchants, faut pas déconner. On se serait cru dans un film produit à Hollywood et pourtant l’anti américanisme était de rigueur…

Il est allé loin, le bougre, à l’écouter si la justice faisait son boulot elle aurait du clouer le bec du clown borgne, punir ses défenseurs, oubliant même les fondements de sa démocratie. Au lieu de ça, à l’inverse de faire fermer ces déversoirs de paroles indigestes, nauséabondes, il en a augmenté la médiatisation et les soutiens à « l’axe du mal » se sont fait d’avantage nombreux. Certains naïfs, déçus de la dérive centriste générale y voyant un ultime mouvement d’opposition au pouvoir. Aujourd’hui, il n’est plus question d’écraser le cafard dans les urnes, il y est devenu un acteur majeur… Le bon a du se tromper d’approche.

Il a arpenté le pavé, le bon, au nom de mai 1968, a crié « tous à la bastille ! » dans sa cour de récré. Il a même tapé du méchant dès qu’il a pu, se disant qu’en le racontant il passerait pour un brave, séduirait les minettes. Le guerrier du vivre ensemble, le pacifiste de la boite à gifles, ça avait de la gueule… Il a toujours reçu le soutien moral de Canal +, de Charlie Hebdo et sporadiquement de leurs voisins de pallier, il se sentait fort. Il n’était que soldat du pouvoir mais on lui disait que non, alors qu’importe.

Le bon il était con et il ne le savait pas. Comment lui en vouloir ? Il s’est engagé, a milité sans s’apercevoir qu’il ne faisait que s’inscrire dans un système, de la même façon que son ennemi. « L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi alors qu’en fait… c’est lui », disait Desproges avec le sourire. Le bon en riait mais son raisonnement n’allait pas plus loin.

Aujourd’hui, il ne sait plus, la réalité lui semble moins simple. Sans ennemi commun, le groupe éclate, affirmait le sociologue Georg Simmel. Et force est de reconnaître que l’ennemi de départ s’est couvert des mêmes habits que ses congénères énarques. La dissidence ne vient plus de la bouche des extrêmes, elle est en jachère. Le moment opportun pour les artistes ou penseurs d’occuper la place vacante, puisque qu’après les politiques et les sportifs ils sont les seuls à drainer les foules. J’en viens d’ailleurs à me demander… Un jour hésitera t on entre Anigo, Aulas ou Khelaifi au moment du scrutin ? Ce n’est pas que comique, regardez la situation du FC Barcelone où le président, élu par les supporteurs, prend par la même occasion le chemin du parlement de catalogne.

Enfin voilà, les solutions alternatives, qu’elles soient pseudo utopies ou pas tout à fait, ne sont plus portées par grand monde ou alors de manière maladroite. Il est peut être temps de se faire entendre, de parler de tout sans laisser des célébrités s’affirmer représentants du peuple et le faire à notre place. Parlons ensemble, bordel !

Par exemple, ça fait des années que le voisin a des origines arabe, qu’il a un regard sur le conflit au Moyen Orient complètement opposé et qu’il a, en partie de ce fait, été amené à s’émanciper des média de masse, qu’il détricote la vérité des télés ou va piocher sa réalité sur internet. Dans ce flot de merde où l’on remet autant en cause les agissements masqués de nos gouvernements que les évidences de l’histoire, il y a pourtant un peu de vérité, chacun est assez intelligent pour la mesurer, la discuter. Pour palier ce quotidien travail d’investigation sur la toile, la liberté d’expression devrait être totale, c’est essentiel. Dans le non dit, on n’opèrera jamais le rapprochement des peuples. Et attention, je ne dis pas non plus que le con d’en face à raison ! Juste que cela fait bien longtemps que ni politiques, ni journalistes ne représentent les idées du peuple alors qu’ils s’expriment en son nom (souvent pour se disputer cette légitimité, d’ailleurs) et qu’à l’heure de la mondialisation, l’information objective ne se diffuse plus, la réalité en est biaisée, censurée. Il est temps d’opérer les rencontres, de parler tous ensemble avant de se laisser persuader de sois disant « crises », de « haine » ou de « racisme ». Ces trois collets sont trop affichés à tort et à travers pour ne pas être des leurres. Le voisin n’est pas plus raciste que nous, il faut lui fermer la télé, la radio, le livre saint et déconner avec lui, c’est la plus efficace entrée en matière pour lui expliquer que les races n’existent pas.

Le savant et le politique partent du principe que le citoyen est trop con pour comprendre ce qu’on lui propose, aujourd’hui, on affirme même qu’il ne sait plus de quoi il doit rire. Les « cerveaux sont malades », à ce qu’il parait, et le peuple français est allongé au divan de l’état. Si tu ries des juifs, on va bien te trouver un problème du côté de ta mère ou si tu te moques de la politique étrangère de l’état, un souci au niveau du sur moi. C’est grave, on dit qui croire, quoi penser, mais qui se laisse encore duper par ces mascarades ? Plus personne n’accorde de valeur aux sondages ou autres illusions médiatisées. Plus personne ne vous écoute, grands médias, et votre dignité est tellement faible que vous continuez de jouer alors que l’amphithéâtre est vidé.

Pfff… Non, j’en ai marre, je suis las. J’ai trop entendu de cons m’attribuer une appartenance de droite quand j’affirmais ne pas être gauchiste ou une carte au PS quand j’expliquais mon désintérêt de la droite ou du FN. Au flan économiste que les partis nous servent, on n’a même plus le choix de préférer le fromage alors ça fait bien longtemps que je n’écoute plus ces cravates, gardant espoir que les idées s’agitent en chaque individu, se croisent de temps à autre pour un jour opérer un grande rencontre. J’espère qu’au Nouveau Monstre, on continuera à faire parler les gens, dans les PMU, à l’arrêt de bus, sur le marché, dans les parcs ou sur les city stades. Qu’on y contribuera, en tout cas.

- « Mais tu vas fermer ta gueule, Albert ? Y’a rien de nouveau dans tout ce que tu racontes alors arrête le monologue. Il est inutile de s’énerver, tu perds ton temps, NOTRE temps pour rien. Dépêche toi de tirer la couette et viens m’embrasser, idiot ! »
Allez, je me tais. Zoé a raison, après tout, le temps n’est peut être encore qu’aux dîners de Gala…

Albert Fumier, pour vous servir.

4 commentaires:

  1. Elle a raison ta Zoé...Toutes ses lignes pour dire que la « crise», la « haine » et le « racisme » n'existent pas et qu'il suffit de parler ensemble pour s'en rendre compte...Tu perds vraiment de votre temps pour ne rien dire!

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  2. Moi je suis d'accord avec Fumier ! La seule "crise" qui existe, elle est économique... Si les gens se parlaient, se regardaient même tout simplement au lieu d'avoir les yeux rivés sur un écran ou dans de la culture minable, ils s'apercevraient que la vérité n'est ni dans le discours d'un Dieudonné ou Soral ni dans celui des médias. Enfin, tu dois sans doute te reconnaître dans le "bon" qu'il définit à merveille...

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  3. "Si les gens se parlaient, se regardaient même tout simplement au lieu d'avoir les yeux rivés sur un écran ou dans de la culture minable" ... Tu penses vraiment que la seule crise qui existe est "économique"? Ce que tu décris dans ces lignes est tout autre...

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  4. Elle gonfle ZOE qu'elle se melle de ce qui la regarde facile de rester au pieux !!

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