mercredi 13 mars 2013

Le viol, c’est la vie. Marie Jeanne.

« Je me suis posé la question pendant longtemps, mais j’ai réalisé que la vie était cette offrande de Dieu et je pense que même si la vie commence dans cette horrible situation qu’est le viol, c’est quelque chose qui résulte de la volonté de Dieu. »

Comment ne pas être émerveillé par cette si belle citation de Mr Mourdock, américain et candidat républicain au Sénat ? Ce cher Richard souligne avec passion que cet acte est injustement classé du côté du mal alors qu’il n’est, tel un diamant pas encore taillé, que l’expression de l’amour le plus brut. Rendons nous à l’évidence, rendons leurs les hommages qu’ils méritent, les violeurs ne sont pas des êtres
malveillants, ils veillent juste à perpétuer l’espèce. Ce sont des hommes sensibles qui ne se soucient que du bonheur des dames. Toutes ces jeunes femmes célibataires qui ne peuvent procréer ont trouvé en eux la solution la plus efficace.

Malheureusement, un bon nombre de ces victimes… pardon, de ces élues… ne perçoivent pas le chemin du destin, qui se dessine à travers le développement de l’ovule fécondé inopinément, et préfèrent avorter en tirant la chasse sur cette merveilleuse aventure qu’elles ont vécue. Que c’est triste de rejeter ainsi le cadeau de Dieu !

Heureusement, Mme Brown a pensé à tous ces pères d’une nuit, fécondateur par surprise, créateur de bébé Kinder, dont le seul désir est d’en procurer à autrui. Cathrynn, de son petit nom, a proposé une nouvelle loi le 23 janvier dernier au sénat du Nouveau-Mexique. La sénatrice propose de punir l’Interruption Volontaire de Grossesse après un viol comme un délit passible de 3 ans d’emprisonnement. L’avortement est défini dans sa loi comme « une destruction de preuve dans les cas de pénétration sexuelle criminelle ou d’inceste ».

Quel choix cornélien pour toutes ses femmes sans cœur qui veulent détruire la seule preuve de cet amour éphémère ! Tuer dans l’œuf le bébé et faire trois ans de prison ou garder en son sein la marque éternelle de cet homme qu’elle veut oublier ? Difficile, hein ? Déjà qu’on n’a pas forcément envie de se rappeler la tête de ce coup d’un soir qu’on s’est tapé parce qu’on était trop bourrée pour remarquer qu’il était trop moche. Et bien là, en cas de rencontre inopportune, grâce à Cathrynn, impossible d’oublier ces coups d’un soir reçus sur le visage avant de se le faire exploser contre le bitume.

La bonne nouvelle concerne toutes les élues bien évidemment mais les plus chanceuses sont, à n’en pas douter, les amantes de super-héros. Car, oui, il existe une catégorie de violeurs qui aide leur prochain mais ne cherche pas à en retirer la gloire, ce qui est tout à leur honneur. Ceux-là opèrent en masqué, ils sont rapides et efficaces, ils ne s’encombrent pas de préliminaires visant à laisser des marques bleutés sur le corps de leur amourettes passagères. Ainsi, grâce à cette loi, en élevant leur enfant, celles qui n’ont pas eu la chance de voir le visage de leur partenaire, trop héroïque pour dévoiler sa véritable identité, pourront en avoir un modèle réduit à la maison qui grandira sous leurs yeux ébahis. Et quel bonheur vivra cet enfant d’être reconnu par la loi comme la preuve de cet acte fugace, de cet embrasement d’amour, le soir d’une froide nuit d’hiver dans une ruelle sombre.

Ce petit être fabriqué d’un commun accord, où l’un a signé l’accord de l’autre, grandira dans la norme actuelle avec des parents séparés. Un jour, à l’école maternelle, il se retrouvera à raconter, comme tous ceux de sa classe, sa situation familiale.
« Il fait quoi ton paapaa ? demandera la maîtresse avec son sourire béat et son insupportable insistance sur les voyelles.
- Mon papa, dira le petit bout, il est en prison parce qu’il a aimé maman… mais maman elle ne l’aimait pas… ça doit être ça l’amour entre les garçons et les filles parce que moi j’aime ma maman et ben ma maman elle ne m’aime pas, comme mon papa ! »

Marie Jeanne.

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