vendredi 15 février 2013

Lettre ouverte aux deux sexes, n°4. Albert Fumier.

Merci à Mle S pour sa silhouette
«Ouïeeeeeeeeuh ! Albert, viens s’il te plait».
Bis repetita, ma Zoé vient de se brûler contre le robinet d’eau chaude au cours d’une de ses contractions hebdomadaires. J’ai remarqué son petit rituel : chaque dimanche elle quitte la suite nuptiale pour investir direct la salle de bain, laissant ses légers vêtements de nuit au fil du trajet. Les ramasser me reporte à l’effeuillage de la veille, divin flash back ménager que je ne me prive pas d’opérer... Ainsi, je l’ai déjà eu surpris, avachie dans la baignoire, une patte à cheval sur la faïence et l’autre campée sur la tuyauterie. Son visage découpé par la ligne d’eau et la bouche entrouverte m’évoquant une version érotique des camées à ma grand mère... Je restais transis devant la sensualité sans équivoque de la scène. Zoé, yeux fermés et doigts habiles, se donnait du plaisir, qui aurait osé l’en priver ?

Lecture labiale.


Objet de jalousie chez les amants les moins expérimentés ou transformateur de plaisir chez les plus avertis, la masturbation féminine occupe une place prépondérante dans la quête du plaisir sexuel. Si certains se contentent de souiller leur tampon dans l’encrier, il est dès à présent temps de les affranchir de leur naïveté et d’évoquer les sophistications nécessaires. Cependant, le sujet ne doit perdre de vue sa mission principale alors il lui est demandé, de prime abord, suite aux caresses liminaires, de rester bien concentré sur son propre plaisir. Le coït est comme un métro qu’il est important de ne pas manquer, il y en aura bien un autre 5 mn après mais on passerait inévitablement pour un con à courir pour refaire son retard alors, veillons à quai.

Pour les plus jeunes, nous nous devons d’être explicite... La succession des allées et venues émulsionne votre zizi ainsi que le roudoudou de votre complice. Quand ça fait tout chaud, il revient alors de caresser la zone la plus érogène, d’opérer une masturbation assistée aux alentours de la fraise Tagada. Cette parade, pour être parfaitement réalisée, nécessite une profonde connaissance de sa partenaire, l’endroit à chatouiller ne saurait être toujours bien fléché. Mais aujourd’hui, dans le soucis de briser les barrières et rapprocher les générations, tachons d’administrer une manipulation universelle...

Pour citer la plus commune mais non la moins agréable, traitons de la caresse clitoridienne, quand elle se fait frénétique et horizontale. Ce mouvement de base est relativement aisé mais il convient de toujours répéter ses gammes. Les fondamentaux sont au champion ce que la pâte est au boulanger. Aussi, il nous revient de nous entraîner :
Écartez vos doigts, pour mettre en évidence votre couple majeur-index. Montez votre main jusque devant l’écran, quitte à obstruer quelque peu votre champs de vision. A cet instant, il vous est proposé d’opérer quelques exercices d’ergothérapie sur ces deux extrémités articulées : contractez, relâchez, en veillant à garder leurs trois voisins totalement au repos. C’est bon ? Vous y parvenez ? Cela ne revêt pas une grande importance technique, je vous l’accorde, mais une telle dextérité permet de laisser la main opérer tandis que vous faites feu d’autres armes, au moment M, au point P enfin... G.

Bon, je vois... L’exercice vous est difficile. Ne vous tracassez pas car si l’amour est complexe, il est une affaire plurielle, votre partenaire doit aussi s’en inquiéter. L’actif n’aura qu’à administrer en rythme tandis que le passif transformera ces forces vives en mélodies, avec toute la délicatesse que le statut lui permet. C’est d’ailleurs mieux ainsi, affin d’impliquer chaque genre dans la question sexuelle, je vois trop de femmes se contenter d’écarter les cuisses en attendant que «maestro» assure le one man show (doux jésus, quel fléau...).

Ainsi, nous voilà ajustés. Mais l’on peut être le plus rigoureux sur la partition, l’auditoire se doit d’être attentif et prêter une oreille euphorique, tout cela n’est surtout pas qu’une question de mécanique. Pendant les grandes années de la révolution sexuelle, Jimmy Hendrix disait bien «le Blues est facile à jouer mais difficile à ressentir»... Alors, ouvrons grand nos sens et in-soucions nous de mal faire, je vous en conjure, il serait trop idiot de passer à côté.

Albert Fumier, pour vous servir.

1 commentaire:

  1. Mon cher Fumier,
    je me délecte de votre dernier article. Ce ton vous conviens mieux. Point de gravelerie, plus incisif par la broderie et la dentelle finalement, vous maitrisez mieux que la grasse provoc'. Vous êtes en trains de trouver votre style et je vous en félicite... Bien sûr, il y a encore des "trop" dans cet article... Des trop qu'une grande dame comme moi supporte mal, trop adressé au mâle, trop adressé aux hétéros, trop adressé aux classiques... Mais petit à petit.... oui... Ohhh oui ooooooo.... Doucement....
    Pardon.
    Et pour ce qui est de cette petite palabre mesquine que vous n'avez su retenir : "je vois trop de femmes se contenter d’écarter les cuisses en attendant "
    Ne vous est-il pas venu à l'idée que si vous en voyez trop, c'est peut-être bien parceque vous ne voyez pas assez d'hommes en cette situation ? Nous Oui !!
    A bon entendeur
    Cram'

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