lundi 14 janvier 2013

Ma dernière journée avant la fin du monde

Le réveil sonne, j'ouvre les yeux, le saisis à pleine main et le lance contre le mur en criant aux nuages un "je t'encuuuule, patron !" libérateur. Je me recouche le temps de grasse matiner, je pense à rien, je pense à toi, je pense à tout. Plus que quelques heures à profiter de la vie.
Le téléphone sonne, je ne réponds pas. Ensuite, je souffle la poussière sur les vieux CD de la table de chevet et envoie les Clash à fond dans les baffles. Le temps de m'habiller, je déchire mes coussins et pisse sur les passants de mon balcon, comme j'en ai tant rêvé durant mon adolescence. Y'a personne mais je m'en fous, c'est punk. Un verre de lait, une banane, j'prends la CB et hop, je saute dans ma Twingo. Je file à toute allure sur la route départementale des plages. Au carrefour, je m'arrête à la pute roumaine que je croise chaque jour en bagnole, j'en ai toujours eu l'idée sans jamais le réaliser. On passe le kamasutra en revue dans sa caravane et je lui mets tout dans les cheveux, enfin la perruque, je préfère les blondes. Bof, c'est pas mieux qu'avec toi et elle prend pas la carte bleue (elle). Le mac me casse la gueule, j'y dis que je m'en fous, qu'on va tous crever, il me recasse la gueule, je pars sur les jantes. Je saigne. En route vers les urgences, le téléphone m'alerte plusieurs fois, je ne réponds pas. Dans la salle d'attente, je colle direct ma main sur les fesses de l'infirmière, il ne reste plus que quelques heures à vivre après tout, elle me retourne une baffe. Le docteur arrive, j'y colle ma main au cul, il me regarde, j'me sens con. 20h : toujours personne pour s'occuper de moi, je regarde mon dernier journal télévisé dans ce putain d’hôpital Quel monde de merde, pas plus mal de le quitter. Je m'endors sur la banquette...

- Monsieur Fumier ?
- Mmmmh... Oui !
- Monsieur Fumier, réveillez vous.
- Où suis je ? Ca y est, tout est finit ?
- A l'instant, monsieur Fumier. Vous êtes papa d'une jolie fillette de 3kg. Quel nom avez vous décidé ?
- Mais oui, excusez moi...on l'appelera Maya !

Albert Fumier.

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