mercredi 14 novembre 2012

L’opium est la religion du peuple. Marie Jeanne


Et s’il existait un lieu où je pourrai consommer en toute tranquillité ?
Je rêve d’une place où je peux consommer sans le souci d’être arrêtée et sans craindre pour ma propre santé.
Ce serait un endroit simple. Pas besoin d’être aguicheur pour être intéressant. Bien souvent les gens parlent trop pour ne rien dire. Je ne veux pas d’un lieu qui promeut sa célébrité au détriment de sa qualité. Non, pas besoin de tracts, pas besoin de panneaux clignotants ni de grands encarts dans les pages jaunes. Le bouche à oreille est bien plus efficace que tout matraque télévisuel abrutissant. De toute façon, dans ce lieu, les gens sont déjà lobotomisés… pas besoin de média !

Dans ma salle de consommation, il y aurait un personnel accueillant, aux petits soins avec ses clients. Car bien évidemment, ici, on parle de clients. Dans les pays nordiques, les usagers de services sociaux sont considérés comme des clients car ils méritent les meilleurs services possibles. Alors quitte à piquer l’idée de la salle de consommation à nos voisins néerlandais, autant récupérer un peu de vocabulaire par la même occasion. Donc je reprends.
Dans ma salle de consommation, il y aura des travailleurs attentionnés, au service des clients. Ces derniers viendront avec leur produit et utiliseront le matériel propre de… Non, non, non ! En France, on n’a pas d’idées mais on sait en voler… pour les modifier. Alors soyons novateurs ! Les clients ne viendront pas avec leur came. NOUS leur vendrons notre propre drogue. Et même nous interdirons la consommation d’une autre drogue que la notre. Bien évidemment, l’état taxera les produits avec une marge démesurée, comme IL sait si bien le faire ; ce qui, au passage, permettra de régler quelques problèmes financiers. Le trou de la sécu ? Bouchée par la drogue !
Revenons-en à notre réflexion au combien intéressante. Le client payera donc très cher pour avoir sa came. Comme il en a besoin, il en redemandera peu importe le prix. La consommation a ce magnifique pouvoir universel de rendre con celui qui la pratique. On est prêt à tout pour avoir ce que l’on veut, même prêt à dépenser l’argent que l’on n’a pas. Il n’y a qu’à voir l’augmentation du prix de la baguette ; elle n’arrête pas la consommation frénétique de pain chez les français !
Dans ma salle de consommation, donc, le client achètera son produit avant de s’installer à une table pour le déguster tranquillement. Il sera aussi possible de venir en groupe car, tout le monde le sait, l’effet de la drogue dépend du contexte dans lequel on la consomme, faire ça entre amis produit un tout autre effet que de le faire seul chez soi. Et puis, c’est pour tout pareil, c’est toujours meilleur quand on le fait à plusieurs !
Le référent de l’établissement aura pour charge de vérifier la bonne santé de chaque consommateur et gérera les quantités de consommation, quitte à interdire l’usage pour ceux qui en abusent. Les travailleurs auront pour tâche de créer un lien de sympathie avec les clients afin que ces derniers se sentent dans de bonnes dispositions pour profiter de leur consommation et qu’ils puissent revenir dans ce lieu quand bon leur semble, quand l’envie se fera sentir.
En bref, un lieu d’échange et de convivialité où la drogue coulera à flot et le patron s’inquiètera de la santé de ses clients, au risque d’être poursuivi en justice au moindre problème… Mais… Heu… Attendez une minute… Laissez moi réfléchir, un peu… ça me dit quelque chose cette histoire là…
Mais oui ! En fait, ce lieu merveilleux existe déjà ! Et on y consomme la drogue la plus dangereuse qui existe sur cette planète. Je suis certaine qu’il y en a un près de chez vous. Vous voulez tester ? Peut-être c’est déjà fait ? Alors rendez-vous au bar du coin les copains !
Comme disait notre ami Coluche : « La drogue a fait cent morts en France l’année dernière, l'alcool cinquante mille ! Choisis ton camp, camarade ! »

Marie Jeanne

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