mercredi 14 novembre 2012

Homosexualis matrimonium


Pourquoi la communauté gay, elle d'habitude si libre et créative voudrait adopter la coutume la plus récalcitrante de la société actuelle ? C'est un peu comme si Mark Zuckerberg rachetait la SNCF... incroyable.


Non, je n'arrive pas à l'envisager, l'homo est hétéroclite, il rassemble à la fois Magloire, Bertrand Delanoë et Sergio Ramos sous le même étendard, comment pourrait il convaincre tous ses congénères de vouer cette admiration béate envers la nation en matière d'alliance. Non... impossible... quand Freddy Mercury chantait "Somebody to love" ou que Eric Morena beuglait "Oh Mon Bateau", c'était le regard plongé dans les souvenirs de la passionnelle nuit précédente à dérouler du tuyau en 45, pas dans le lointain horizon de la mer d'huile de la plage de Valras, avec la marmaille, le parasol pour le chien asthmatique et les churros.

Donc, non, je suis contre le mariage gay ! Enfin pas obstinément, je suis plutôt contre le tapage médiatique qui va avec et je souhaite préserver ceux qui sont de la jaquette de bien des emmerdements. Après tout, la communauté gay dispose de l'ingénieux PACS, dont les hétéros ont appris à se saisir pour éviter d'avoir un jour à rendre des comptes de leurs adultères devant dieu ou leur avocat. Pourquoi vouloir s'emmerder à revenir à un traditionalisme cérémonial dont la seule jouissance revient le temps d'une journée aux bigotes de belles mères ?
Cela me semble évident, on cherche à nous endormir...

Et si c'était justement les bambins, le fond du problème ? Que le couple gay se galoche solennellement devant Marianne ne dérange personne, ou tout au plus la quinca ménagère islamo judéo chrétienne, mais qu'il le fasse dans le but de légitimer devant la loi sa posture éducative, là les questions se posent...

"Papa / Maman ! On ment pas aux enfants !" scandent les opposants manifestant dans les rues de mon lieu de villégiature varois. Il m'est difficile d'adouber un tel postulat (comme si par ailleurs la société ne mentait pas aux enfants...) mais la question de fond reste cruellement cruciale. Comment expliquer à l'enfant, sans bousculer la construction de son "surmoi", qu'il est né d'un papa et d'une maman et que ce sont eux (ou les semblables adoptifs) qui constituent ses repères dans l'éducation primaire mais que papa et papa ou maman et maman sont infoutus de ressembler à ce fameux couple éducatif symbolique. A l'heure de la sainte évangile moderne "Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus", de la prise en compte des différences d'habitus entre chaque sexe en matière de sentiments ou d'émotion, on nous bazarde à grand coup de propagande cathodique que l'homme peut jouer à la perfection le rôle de la mère ou inversement, que la mère peut jouer le rôle de l'hom... non, que la femme peut jouer... enfin, vous me comprenez.

Et si nous affirmions que c'est impossible ? Après tout, à vouloir bouleverser le cours de la nature, nous commençons à prendre conscience de certains irréversibles, inquiétants, "revers de médaille". Alors est il nécessaire d'envisager une société ou des enfants seraient éduqués par des couples gay ?

Tout d'abord, certains couples gay élèvent déjà des enfants, certains sont même famille d'accueil pour enfants en difficulté. C'est marginal, en effet, mais chacun est comme il est et les normes sont faites pour être transgressées par les plus habiles. Si la marge devient règle, cela engendre de fait de nouvelles déviances et les différences deviennent si banales qu'elles en perdent parfois leur richesse... L'organisation des interactions sociales entre les individus est régie par ces codes, dans ce cadre, et chaque appétence sexuelle y trouve sa liberté dans les délicieux interstices, pourquoi l'homme éclairerait-il encore une fois ce qu'il produit d'extraordinaire pour le ramener à la normalité ?

Alors, je vois déjà Charly et Lulu s'insurger, en effet le système porte d'abominables parents hétéro qui s'avèrent cependant maltraitants mais il ne faut pas juger le groupe à ses représentants les plus spectaculaires, sinon les banlieues seraient peuplées de hors la loi et la LNF de moustachus. Et puis, je me fais avocat du diable, ces couples ont le modeste mérite de renvoyer à leur progéniture un modèle sexuel au format sociétal, que l'enfant pourra ou pas choisir d'adopter quand il aura pris son autonomie intellectuelle. Il aura des repères qui correspondent à ceux de la rue, de ses pairs, de la masse et il pourra choisir de les prendre comme guides ou de les laisser en chemin. Ainsi s'est toujours fait l'adulte qu'il ait préféré tripoter son congénère dans les douches du collège ou qu'il ait galopé le sexe opposé lors du séjour camping de la MJC.

C'est donc pour toutes ces raisons que cette revendication semble absurde alors "si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais" !


Albert Fumier, pour vous servir.

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